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ma vie de cafard

de joyce carol oates

      La famille Kerrigan implose à l'annonce de la mise en examen des deux ainés de la fratrie pour le meurtre d’un jeune noir américain. Au choc s’ajoute la trahison­⁨ : la benjamine, Violet, a livré une preuve clé dans un moment de désarroi et de peur. 

      Trahison, justice, honneur, liens du sang, la chose a des airs de tragédie grecque. Sauf qu’ici, à South Niagara près de l'Etat de New York, il n’existe pas de rémission du péché commis.

Un jeune noir américain est battu à mort un soir de beuverie. Assez vite, les soupçons se portent sur les frères Kerrigan. Mais les preuves sont insuffisantes et l’affaire est récupérée par les conservateurs républicains, qui veulent voir dans cette affaire un racisme anti-blanc. 

Violet, la cadette de la famille, a vu ce soir-là suffisamment de choses pour pressentir ce qui s'est passé. La culpabilité et la tristesse à l'égard de ce garçon studieux et sportif s’installent dans le cœur de la jeune fille pour qui la couleur de peau ne signifie pas encore identité, rapport de force, lutte.  

fuites

Lorsque la vérité lui échappe plus qu’elle ne la révèle, Violet est bannie du foyer. “Traître”, “cafard”, la fillette peine à réaliser qu’elle ne verra plus ses frères grandir (au moins pendant la décennie que va durer leur incarcération), ni sa chambre, son école. Envoyée chez une tante, elle espère que la colère s’apaisera. Mais loin des yeux et du cœur, ses lettres restent sans réponse. Et cette peur sourde de la vengeance fraternelle qui la saisit la nuit… 

Sans repères et personne à qui se confier, Violet endure pendant des années toutes sortes de soumissions, affective, sexuelle, monétaire. N’y aura-t-il que la mort pour accéder au pardon ?

Joyce Carol Oates a publié plus de cinquante romans depuis By the North Gate en 1963 (c'est ce qu'on appelle une auteur prolifique...). L'intrigue de Ma vie de cafard m'a laissée mitigée : elle comprend des longueurs et un effet de roman dans le roman un peu lourd. Mais Joyce Carol Oates retranscrit très bien cette Amérique des invisibles, rongée par l’aigreur et la fatigue. Au déterminisme social s’ajoutent les violences raciales, dont le mouvement Black Lives Matter s'est fait l'écho aujourd’hui. 

Ma vie de cafard,

de Joyce Carol Oates.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claude Seban

Editions Philippe Rey

En librairie le 17 septembre 2020

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