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Koumiko

D'Anna Dubosc

       Hommage vibrant d’une fille à sa mère atteinte d’Alzeimer, Koumiko trace un chemin d'écriture pour contrer l’oubli. Bouleversant.  

      Koumiko est le quatrième roman d’Anna Dubosc. Il porte le nom de sa mère, Koumiko Muraoka, poétesse japonaise sublimée à l’écran par le réalisateur Chris Marker (Le mystère Koumiko, 1964). Dans le roman de sa fille, c’est une Koumiko plus intime et complexe qui nous est dévoilée, « sa Koumiko ». 

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L'écriture contre l'oubli

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Anna est enserrée dans sa pudeur et sa peur de l’effondrement maternel. Elle appelle sa mère par son prénom. Son affection, immense, lui reste au bord des lèvres et, dépassée par l’émotion que cette perte progressive provoque chez elle, se voit même sèche voire agressive avec sa mère, lui reprochant ses oublis et ses changements de goûts.

Sa mère qui abhorrait « les chips, les cacahouètes, les crevettes du traiteur chinois »  les affectionne. « Tout s’est inversé pour le reste aussi (...) Je suis consternée, comme si elle m’annonçait que tout ce qu’elle m’avait appris et qui fait de moi ce que je suis, c’était des conneries ». Au fil du roman, l'amour trouve à s'exprimer, dans ce qu'il a de douloureux et de lumineux. 

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Anna Dubosc fait partie de ces auteurs (comme Annie Ernaux ou Laurent Mauvignier) qui s’inscrivent dans une «écriture du réel». Pas question pour elle de s’enjoliver dans le processus d’écriture. Cet éclairage cru sur sa relation avec sa mère est appuyé par une écriture délestée du superflu. La plume d’Anna Dubosc est aussi très visuelle, comme de petits plans de cinéma. Le lecteur se croirait dans un film de Godard, avec des dialogues à priori anodins, triviaux. Or, c’est bien plus que cela qui se joue en réalité dans ces scènes du quotidien. Et cela rend le roman infiniment plus touchant qu’un simple témoignage. 

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Dans cet hommage fait à sa mère, Anna Dubosc signe aussi un éloge de l’originalité et de l’irrévérence. Koumiko était une figure qui ne se souciait guère de la normalité. « On fait les choses correctement quand on manque d’originalité » disait-elle. Elle qui, encore à 77 ans, ne pouvait vivre que dans son bordel.

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Un livre magnifique qui tirerait des larmes à une pierre. 

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Koumiko,

D'Anna Dubosc

Editions Rue des promenades.

En librairie le 12 avril 2016.

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